Ca faisait près de 3 ans que je rêvais de faire ça sans jamais oser. J’avais bien balbutié une tentative ici, mais depuis, RIEN.

J’ai longuement analysé mes freins pour comprendre cette pseudo-pression que je me mettais toute seule lorsqu’il s’agissait de coudre pour HOMME.

(ça vaut bien une longue intro –> mais vous avez le droit de squeezer !!!)

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1/ Un homme, me semble-t-il (d’une façon générale hein, pas tous !), même s’il peut secrètement éprouver une immense fièreté à porter du “home-made”, n’aura pas forcément envie de le crier sur tous les toits. “Home-made-by-my-wife“, super, mais discret s’il vous plait. La couture reste encore (et malheureusement) désuette pour certaines personnes… il faut s’adapter.

2/ Rapport au point 1/, l’idéal serait qu’il y ait le moins de détails apparents possibles qui puissent être le signe d’un “home-made“. Autrement dit, cela m’évoque des FINITIONS IR-RE-PRO-CHABLES. Donc hum, t’as intéret d’être en méga-forme devant ta MAC pour faire l’illusion d’un sans faute et ne pas te faire repérer !

3/ Je ne voudrais pas dire, mais les vêtements pour homme me donnent souvent l’impression d’être assez TECHNIQUES à réaliser, ce qui n’aide guère à franchir le cap des finitions irréprochables d’ailleurs… (rapport au point 2/ donc…) : col et pied de col, pattes et bracelets de manche, poches passepoilées, pattes de boutonnage ou patte polo, braguette zippée, surpiqûres bien propres… et j’en passe. Non mais franchement… y a pas idée.

4/ Les codes de la mode masculine me semblent relativement “étriqués” : la chemise reste chemise, la veste reste veste, le pantalon reste pantalon, le teeshirt reste teeshirt. Sortie des codes, une seule petite folie creative peut vite transformer un homme en un extra-terrestre. La (pauvre) couturière comme moi qui aime bien mettre son grain de sel pour faire “différent”… peut vite se sentir… disons… frustrée (plaignez-moi, maintenant !). Si je me laisse aller à mes divagations créatives habituelles, je me retrouverai vite au point 1/, avec un homme qui se fait repérer à 10km avec sa chemise “home-made”.

5/ Autant pour des raisons esthétiques, une femme est capable de rester figée toute une journée dans son pantalon slim ou dans sa robe trop serré(e)s, de remettre 1256 fois/jour  une encolure lâche en place qui dégouline sur son épaule, tout ça sous prétexte que c’est chic, tendance, enfin tout ce qu’on veut. Mais alors autant un homme, NON. Lui, il est quand même moins tordu, et il préfère de loin le CONFORT, et le côté PRATIQUE. Ca limite pas mal les excentricités créatives, et on en revient au point 4/. Je pense aussi que le côté pratique des vêtements que je couds habituellement … est loin d’être mon point fort !!!!! (n’ayons pas peur des points d’exclamations !).

6/ Rapport au 5/, quand on pense “Confort”, il est préférable de coudre des matières souples, extensibles, douces et confortables comme… héhé… le JERSEY. Oui, le jersey, mon ami, celui dont je pense souvent avoir ENFIN percé les mystères, mais qui sait encore trop souvent me prendre par surprise… le vilain.

7/ Le style vestimentaire (et en articulier celui de MON Homme) : alors là, je renvoie direct rapport au point 5/ où les questions de confort prédominent largement. Le moindre petit détail qui fait “sty’aill-le, c’est juste impossible, inenvisageable, OUT, EXIT et rien que de prononcer le mot Fashion, ça l’écorche ! :-) … Pour une couturière qui aime les choses originales, les choses se corsent.

8/ Avec un Homme comme le mien, indifférent à tout phénomène de mode (rapport au point 7/) ET (du coup) qui aime pouvoir utiliser ses vêtements pendant 20 ans au moins… inutile de vous dire que les créations ont intérêt à être SOLIDES !!! Et je ne sais pas vous… mais personnellement, même si j’essaie d’apporter du soin à la qualité de mes coutures, je trouve qu’elles sont parfois moins résistantes que certaines créations du commerce (points d’arrets qui filent, ourlets qui sautent, encolures fragiles lorsqu’elles sont crantées au montage, etc…). Alors j’entrevois dans la couture pour homme un défi de taille pour augmenter l’espérance de vie des créations qui seront, je le sais déjà, usées jusqu’à la moelle.

 

Pas sortie de l’auberge.

 

Un beau jour de septembre, j’ai du juger ma forme suffisemment “olympique” pour envisager d’affronter les finitions et les techniques. Tout s’est alors ouvert à moi. Le reste n’a été que compromis et adaptations.

Gonflée à bloc, j’ai donc décidé de partir sur du classique “revisité”. Impossible de trop me laisser aller dans mes délires couturesques habituels, l’Homme n’a pas trop envie d’être déguisé, et je le comprends. Quant à moi, l’idée que les vêtements restent au placard ne m’enchante guère. Le Maïs c’est bien, mais le Maïs “mettable”, c’est mieux. Bon, quand même…. je n’ai pas pu m’empêcher de distiller ma Maïs’touch, mais dans mes moments de plus grande lucidité, j’ai réussi a rester soft (je suis en plein progrès). D’ailleurs, preuve de ma graaaande volonté, j’ai squeezé l’étiquette “Maïs” sur 11 créa’ sur 12 (la dénomination “Maïs” me paraissant bien peu virile, avouons… ).

12 vêtements donc… dont 11 hauts, et 1 pantalon. Je n’ai pas cousu tout ce que j’avais prévu (manquent encore la veste mi-saison, le gros manteau, le yukata…), mais ce n’est pas grave. Du coup, j’en garde encore un peu sous le coude pour la prochaine fois.

Résultats : je me suis éclatée comme rarement !!! Je ne vois pas pourquoi j’en faisais tout un fromage… La couture pour homme, et (plus particulièrement pour le mien) , c’est … je ne sais pas…. succulent, EXQUIS !!!

Et l’Homme est content… oui oui, content (et poli aussi). Au point d’être docilement passé devant l’objectif. Torture minimum quand même, je suis une fille très compréhensive, on a fait simple et rapide (surtout par 8°C) : shooting dans notre jardin d’automne, t’inquiète, pose-toi là, bouge pas, je te tourne autour, et ça ira bien comme ça.

 

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A – Chemises

 

1 – Chemise à poches passepoilées

Chemise à poches passepoilées (maison), en popeline brume (France Duval Stalla), Liberty Forty gris (Tissus Anglais), batiste brume à pois aubergines (France Duval Stalla) et pointe de popeline banane (France Duval Stalla)

 

Chemise pour son anniversaire fin septembre

Modèle maison ? oui et non. Disons que j’ai testé mes nouvelles connaissances en matière de “coupe à plat” pour homme en prenant les mensurations exactes de l’Homme, en construisant son “buste de base”, et en dessinant mes empiècements à partir de ce buste. Cela dit, j’ai préféré valider tout ça en m’appuyant parallèlement sur une chemise existante, ainsi que sur la base d’un patron japonais (pour ne pas trop partir en cacahuète sur quelques notions de proportion notamment) – Le “japonais” en question est un modèle issu du Men’s Shirts Catalogue, ref n°96 chez le JCA. Rappelons aussi qu’un homme japonais n’a pas la même morphologie qu’un français, et qu’il vallait mieux (en tout cas pour moi, enfin pour LUI) reprendre ça de zéro, sinon, je courais à la cata’…

Pour le modèle de chemise à proprement parlé : il s’agit d’une chemise classique, légèrement cintrée mais pas trop (l’Homme déteste quand ça moule, il déteste le “sty’aill’le” et il veut du confort j’vous dis). Les coutures d’épaules et de carrure-dos sont gansées d’un passepoil plat assez large (1cm). Le dos est travaillé au moyen de surpiqûres verticales fixant chacune des plis. Le col et le pied de col sont, il me semble, assez classiques dans leur forme et dans leur taille (j’ai bien pensé à faire ces hauts pieds de col à 3 boutons, mais là, l’Homme m’aurait fait une syncope). Les manches longues ont leur patte de boutonnage spécifique, leur bracelet de manche et 2 petits plis rabattus aux poignets… Bref… une chemise… Le petit + de monsieur + : les 2 larges poches passepoilées devant. Depuis ATLAS, j’adore faire des poches passepoilées, j’y peux rien… je trouve que ça fini vraiment un vêtement !

Si l’on regarde les finitions de plus près justement, rhhha, c’est là que je voulais chiader le truc ! Déjà, j’ai pas pleuré les surpiqûres (présentes sur toutes les coutures de montage), ce qui a aussi pour effet d’accroître la solidité de la chemise. Mais là où je voulais VRAIMENT investir le terrain, c’était sur les zones cachées/dévoilées, comme l’intérieur du pied de col, le dessous du col, l’intérieur du bracelet et de la patte de manche, et le dessous du boutonnage devant. Pour cela, sans grande originalité, j’ai utilisé un imprimé assorti pour les doublures (le Liberty Forty gris) ok… ça, on connait le principe…. Mais pour souligner les bordures, j’ai aussi ajouté un petit passepoil plat contrasté (sans cordelette). J’y ai passé un petit peu de temps, et je crois que ça vallait le coup.

Et pour la première fois, j’ai cousu mes boutons avec la machine à coudre, youhhou (17 boutons à 4 trous sur un même vêtements, non, là vraiment, il fallait que je me plonge sérieusement dans ma notice pour comprendre comment fonctionnait ce p’tit-bout-de-machin-de-pied de-biche spécial pour bouton). Comme dans du beurre… génial… ! Pourquoi ne l’ai-je pas fait avant ?

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2 – Chemise à empiècements latéraux et patte d’épaule

 

Chemise à empiècements latéraux (maison), en popeline et batiste banane (France Duval Stalla), imprimé moutarde – dont le nom l’échappe (La Droguerie 2010), et Liberty Eloïse prune (je ne sais plus, à force !)

Une fois le patron de la chemise précédente validé, il a pu me servir de base pour celui-ci. La chemise est cette fois légèrement plus cintrée (sauf que ça ne se voit pas trop), et des empiècements latéraux ont été ajoutés au devant et au dos. Je les ai fait partir au niveau des dessous de bras, mais la prochaine fois, je les ferai partir de la ligne de carrure (plus haut donc), car c’est plus esthétique, plus équilibré aussi. Une large patte d’épaule façon “trench” prend place du côté droit (gauche pour vous), et une petite poche s’incruste entre les coutures d’assemblage des empiècements latéraux, sur le côté opposé (côté droit pour vous). Au dos, quelques petits verticaux (un pli plat central et 2 plis religieuses de part et d’autre), et une large patte déco. Les manches sont classiques.

Au niveau des finitions, la majorité des coutures d’assemblage ont été passepoilées (finement) et surpiquées (pour la solidité). Même qualité de doublure que la chemise précédente avec un imprimé assorti et un passepoil plat en Liberty Eloïse prune… qui se laissent plus ou moins entrevoir en fonction du boutonnage et du positionnement du col et des bracelets manches.

Les boutons vont par deux. Maintenant que je sais utiliser mon “super-pied-de-biche” spécial, je couds des boutons comme je respire.

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B – Tunique et vareuse

 

3 – Papa Deneb

 


Modèle DENEB pour papa (papy, tonton, parrain…), patron maison (modèle de base enfant issu du livre “Grains de Couture…”), en batiste de coton vert de gris (Mondial Tissus), Liberty Gerald (Shaukat), et imprimé noir à pois blancs (Mondial Tissus)

Voilà, après maman Céphée, voici papa DENEB ! Très intéressant à travailler sous sa forme adulte, avec ses manches raglan et ses passepoils obliques. Intéressant aussi la patte de boutonnage… mmhh… oui… très intéress… heu, enfin…. juste… je n’avais pas prévu (ni même an-ti-cipé !) un léger, très léger petit détail. Lors de l’essayage, l’homme m’a demandé, l’air de rien : “Tu peux m’aider à la boutonner steup ?”. Gné ? QUOI ????!!!! Oui donc voilà, atroce constat : la patte de boutonnage montée dans ce sens rend simplement très difficile, et même impossible, la fermeture de la patte par la personne qui porte cette tunique. Charmant n’est-il pas ? Etrange que personne ne m’en ait fait la remarque avec Deneb-enfant depuis la parution du Grains de Couture…. J’ai honte, nan mais franchement ! (les mamans doivent toutes habiller leur enfant le matin, ça me rassure ;-) …

Bref, donc voilà, ça c’est dit.

Ensuite, pour les autres détails : l’encolure est passepoilée, et les manches sont fendues (fente sur parementure classique) et maintenues grâce une bride et un bouton au niveau du poignet. La parementure est contrastée dans un imprimé en Liberty Gerald, lui-même passepoilé pour améliorer le niveau de finition. Même principe pour la patte de boutonnage, sur laquelle je n’ose finalement plus pas trop m’étendre, aaheum.

Sous l’empiècement passepoilé oblique inférieur (devant) se cache une vraie poche boutonnée et doublée.

yeah !

(par chance, cette séance photo sera bientôt terminée…)

… et le prochain vêtement sera facile à boutonner…tout seul. Exaucez-moi.

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4 – Vareuse à col mao

 

Vareuse à col mao (maison), en coton type gabardine-élasthanne vieille-figue (Toto), imprimé chocolat (Etoffe des Héros), et Liberty Mitsi kaki (Shaukat)

Même buste de base que les chemises précédentes, on ne change pas une équipe qui gagne. J’ai cette fois tenté une coupe bien plus étroite, osant faire confiance à la qualité extensible du coton-élasthanne utilisé (et j’ai bien fait je crois, j’aime bien le fit que ça donne, et l’Homme reste au confort). Le col mao est un peu ramollo, j’aurais du l’entoiler. Longue patte de boutonnage devant pour le style vareuse, et double-poche devant (poche simple, et sur-poche passepoilée [encore !] avec une petite patte de fermeture boutonnée). Les manches sont classiques, mais elles peuvent être retroussées et fixées à l’aide d’une patte cousue sur l’envers au niveau du haut du bras. Le dos a deux pinces latérales afin d’améliorer le côté seyant, ainsi qu’un pli plat surpiqué en position centrale.

Les doublures sont contrastées, mais non passepoilées, les coutures sont surpiquées, enfin je pense que vous avez compris le principe du boulot des finitions …

Et les pattes-décos… pas pu m’empêcher… :-)

Fallait-il VRAIMENT qu’elle me mette CA sur le côté ?

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C- Tee-shirts manches longues

 

 5 – Tee-shirt à épaules passepoilées

 

Tee-shirt manches longues à épaules passepoilées (maison) en jersey bio banane et popeline banane (France Duval Stalla)

Pour tous les teeshirts (celui-ci, et et les autres plus bas), je suis partie de “mon” buste de base (toujours aux mensurations de l’Homme), tout en validant mes marges d’aisance (quasi réduites à néant) sur un teeshirt à lui que j’aime bien.

Là j’ai fait simple : pas trop de fioritures sauf, des épaules doublement passepoilées avec une popeline du même ton (banane). Cette délimitation passepoilée est légèrement descendue sur le devant, pour une meilleure mise en valeur des épaules.

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6 – Tee-shirt à manches raglan passepoilées

Teeshirt à manches raglan passepoilées (maison), en jersey marine (Mondial Tissus) et passepoils maison en jersey gris chiné (Mondial Tissus). Appliqué-texte en flex argenté (ChtiScrap)

Pour une allure plus sportswear, et pour marquer la ligne des bras, j’ai opté pour des manches raglan passepoilées. Mon passepoil est trop épais, mon jersey est trop souple, le système est un peu déséquilibré, et du coup, le passepoil gondole (la prochaine fois, je ferai sans cordelette)

Pour personnaliser le teeshirt : petit clin d’oeil avec le choix d’une citation dédramatisant le petit côté “sérieux” du métier de l’Homme. La citation retenue a été remise en forme puis découpée dans du flex argenté (from ChtiScrap et sa belle palette de flexs, pour celles qui ne connaissent pas).

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7 – Tee-shirt à pattes de boutonnage aux épaules

Teeshirt à pattes de boutonnage aux épaules (maison), en jersey figue (Mondial Tissus), et popeline figue (France Duval Stalla). Transfert “aïkido”  maison.

C’est la même forme que le tee-shirt banane, sauf que les pattes de boutonnages ont été recentrées sur le dessus des épaules.

Cette fois, la personnalisation a été faite sur le thème de SA passion. Photo prise à l’entraînement (merci P. !), montée avec les kanjis japonais, puis retouchée sous Pixlr-o-matic (appli Google) pour un aspect un peu vieilli style vieux journal (pas de Facebook, pas d’Instagram, que voulez-vous, je suis bornée et irrécupérable).

Petite astuce pour faire un joli transfert sur un jersey : j’ai imprimé l’image sur une feuille de papier transfert (pour tissus clairs), puis je l’ai appliquée au fer chaud, non pas sur le jersey directement, mais sur un voile de coton blanc très fin (non extensible, surtout pas, sinon, ça craquelerait l’image au moindre étirement). J’ai ensuite entoilé le jersey figue sur l’envers du devant, sur un rectangle de dimension légèrement supérieure à la taille de l’image transférée : pour cela, il faut un entoilage très fin, permettant de garder la souplesse et le confort du jersey à ce niveau. L’entoilage “fixe” (en quelques sortes) le jersey là où l’image sera appliquée, pour éviter les différences d’élasticité des tissus sous le pied de biche (phénomène hyyyper pénible qui a souvent pour effet de faire gondoler le jersey autour de l’appliqué !). Enfin, j’ai appliqué l’image sur le devant du teeshirt, au point zig-zag (les points de couture traversent donc le jersey et l’entoilage). Ainsi, l’image est appliquée de façon bien “plate” et bien propre, le jersey ne sera pas déformé autour de l’appliqué, et l’image ne craquèlera pas à la moindre extension du teeshirt !

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8 – Tee-shirt à épaule boutonnée

Teeshirt à épaule boutonnée (maison), en jersey prune (Ty Florian), velours milleraies aubergine (France Duval Stalla), imprimé prune à pois (Fat Quarter Shop) et passepoil en Liberty Mauvey (LD)

 Vous reconnaitrez peut-être le même principe d’épaule boutonnée qu’ici, (n°2 du billet, ensemble bébé-garçon). Il s’agit d’une vraie patte de boutonnage arrondie, avec doublure, boutonnières et tout le tralala, mais l’encolure est finalement suffisamment élastique pour que la tête passe toute seule. Les finitions passepoilées en Liberty peaufinent les bordures des doublures intérieures imprimées, comme les chemises.

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D- Tee-shirt manches courtes

 

9 – Tee-shirt à manches “raglan” contrastées

 

Teeshirt à manches raglan contrastées (maison) en jersey gris clair chiné (Mondial Tissus), polyester uni noir (Toto). Pointe de popeline Nuit d’Hiver (France Duval Stalla) et d’imprimé noir à pois blancs (Mondial Tissus). Transfert “cassettes audio” maison.

Lorsque je me suis aperçue que je n’avais plus assez de jersey gris pour faire un teeshirt entier (et plus particulièrement mettre les manches), grosse désillusion, et j’ai failli abandonner (il y a des jours comme ça où je ne suis pas très tenace). Mais plus tard, je suis tombée (plus ou moins par hasard) sur cette chute de polyester noire, froissée en boule et complètement inconsidérée au fond d’un sac. Bingo ! Après avoir eu son bac au rattrapage, le teeshirt manquait encore un peu de peps … Les ourlets rapportés ravigotent un peu le tout, mais il manquait encore un petit quelque-chose.

J’avais envie d’un petit imprimé à placarder sur le devant, à la fois figuratif, graphique et coloré. Je me suis alors imaginée une sorte de montage photo avec des cassettes audio. Au départ, j’envisageais de faire une sorte de mise en scène avec mes propres cassettes (mes vieilleries que je n’arrive pas à jeter, mes premiers “best-of” compilées avec soin dès l’enfance pour écouter dans mon walkman). Mais quand j’ai découvert ce site, aaah, trop bien !!! Méga-référencement des vieux designs de cassettes, belle définition d’image, toutes à la même taille : le top ! J’ai fait mon petit marché – gratuit je précise – , des “enregistrez-sous” en veux-tu en voilà… (j’ai même retrouvé MES cassettes en images !), un petit montage sous Photoflltre et quelques filtres sous Pixlr-o-matic pour un rendu encore plus rétro… youhhouu.

Pour finir, même procédé de transfert sur jersey expliquée ci-dessus en 7/ : impression de l’image sur papier transfert, thermofixation à chaud sur un voile de coton, entoilage du jersey et application de l’image/voile sur le jersey entoilé au point zig-zag.

Ce teeshirt est tout simple, mais c’est mon pref’ de la série. Et pas que le mien d’ailleurs :-)

ça ne nous rajeunit pas…

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E – Pulls / sweats

 

10 – Sweat à col V

 Sweat à encolure V (maison), en jersey sweat molleton gris à rayures (Mondial Tissus), bord côte (Ty Florian), et imprimé canard (Fat Quarter Shop)

J’ai goûté aux joies du bord-côte, dans le sens très très positif du terme. Un véritable sauveteur, clé de la réussite des bordures lorsqu’on travaille les jerseys, plus particulièrement les molletonnés/sweats. Un vrai régal. Enfin, vous me direz… normal, c’est fait pour ça.

L’encolure V est imparfaite à mon goût, et pour rien arranger, un accident malencontreux entre mon fer à repasser et le sweat (manifestement pas qu’en coton !!!) à fini d’achever le boulot… Sweat unique “marqué au fer chaud”.

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11 – Polaire à col zippé

 Polaire à col montant zippé (maison), en polaire polyester gris-taupe (Mondial Tissus), velours milleraies aubergine (France Duval Stalla), et pointe de satin de coton moutarde-doré (Toto)

Ca, c’était l’outil indispensable, il FALLAIT une polaire. Les finitions prennent place autour du zip, avec une bande en milleraies et un fin passepoil. Pas besoin de plus.

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F – Pantalon

 

12 – Jeans à empiècements

Jeans (maison), en denim stretch brut (Mondial Tissus), et milleraies anthracite (La Maison des Tissus)

La pièce maîtresse, celle qui orchestre le tout.

Elle est la ré-incarnation d’un jeans Celi* en fin de vie (mais toujours en activité, je n’ai donc pas pu le démonter).

Je suis partie sur la base des mensurations de l’Homme (tour de ceinture, tour de hanches, hauteur d’entrejambe, hauteur taille/sol, tour de cuisse), tout en m’appuyant sur ce modèle Celi* existant ainsi que sur quelques détails sympa aperçus ici et là sur des pantalons (entre autre sur un modèle de pantalon Burda pour les deux pinces au genou, vu ici).

En résumé : 3 empiècements pour la jambe (look sportswear), des poches italiennes classiques sur le devant, l’une étant accompagnée d’une poche plaquée et d’une poche passepoilée (pour mettre la pièce pour acheter le pain ;-), des larges poches basses avec rabats asymétriques au dos (pour un look actuel), une braguette, une vraie, ma première (pas si compliqué !) accompagnée de son bouton spécial jeans à fixer au marteau. On peut voir des kilomètres de doubles-surpiqûres parallèles, à la fois pour le côté esthétique du visuel-jeans, mais aussi pour la solidité de l’ouvrage (fil gris au point triple, et cordonnet moutarde au point droit). Et un petit écusson de cuir (taillé dans une veille ceinture) au niveau de la ceinture au dos.

Il m’a fallu pas mal de retouches avant d’arriver au résultat escompté (pour vous donner une idée, la première version s’apparentait à un baggy de skater, j’ai cru que j’allais pleurer). Mais au bout du compte, je suis trop contente (ça m’arrive parfois).

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Voilà, c’est (à pau près) tout.

Pour clore ce billet avant de vous laisser tranquille(s), pour la première fois, j’ai fais les comptes. Les “comptes” du “A combien cette série de créations pour homme m’est revenue d’un point de vue financier ?” Je me suis interrogée, car on entend souvent que la couture est rentable par rapport aux achats classiques de vêtements commerciaux. Et personnellement, vu le budget que je passe en matôs en tout genre (tissussssss, boutons, bobines de fil, etc), ce raisonnement raccourci m’a toujours laissée sceptique. Surtout quand on est passionnée, les limites du raisonnable peuvent très vite être dépassées (tout dépend de la qualité des tissus en fait, et donc de leur prix au mètre, à nous de nous discipliner).

Là, d’après mes estimations, j’en ai eu pour environ 160€ tout compris. Par “tout compris”, j’entends par là –>  le matériel uniquement (tissus, boutons, bobines de fil, zip…). La dépense n’a bien entendu pas été faite d’un coup, puisque j’ai beaucoup puisé dans mon stock déjà existant (constitué lentement – mais sûrement –  ces 4 dernières années). 160€… petite somme conséquente, il faut l’avouer ! Mais ramenée à la création unitaire (12 au total : 2 vraies chemises, 1 tunique, 1 vareuse, 4 tee-shirts manches longues, 1 tee-shirt manches courtes, 1 sweat, 1 polaire et 1 jeans) … : ça-nous-y-fait 160/12 soit un peu plus de 13€ le vêtement (en moyenne). Derrière ce coût, je n’ai pas compté le temps passé à la réflexion, la recherche des matières, la mise en place des assortiments, le patronage, la découpe, la confection, les essayages, les retouches, les finitions (un temps “certain”…).

J’ai tiré ma propre conclusion, mais je vous laisse juge d’interpréter ces données comme bon vous semble … :-)

A BIENTÔT !

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INFO 1/    VENTE exceptionnelle du livre “Grains de Couture…” dédicacé ——>  ici

INFO 2/    Une INTERVIEW de moi (c’est pas une blague !) ——-> en passant par ici

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